Violences en France : une pétition réclame des wagons réservés aux femmes et aux enfants dans les transports franciliens
© Jerome Gilles/NurPhoto Source: Gettyimages.ruFace à la montée du sentiment d’insécurité dans les transports publics en Ile-de-France, une pétition réclame la création de compartiments réservés aux femmes et aux enfants. En une semaine, plus de 11 600 signatures ont été recueillies.
L’agression et tentative de viol d’une passagère du RER C, mi-octobre, a remis au premier rang de la scène médiatique l’insécurité que vivent les femmes dans les transports en commun franciliens. Quelques jours plus tard, le 24 octobre, une habitante du Val-d’Oise, Marie K., a lancé sur Change.org une pétition adressée à Île-de-France Mobilités et à la SNCF appelant à expérimenter des wagons « réservés aux femmes et aux enfants sur l'ensemble du réseau Transilien ». En une semaine, cette pétition a rassemblé plus de 11 600 signataires.
« Nous ne pouvons pas rééduquer chaque personne qui ne respecte pas les femmes. Mais nous avons le devoir de faire en sorte que leur comportement ne mette pas en danger la sécurité et la tranquillité des femmes et des enfants », écrit-elle.
« La sécurité n’est pas un privilège, c’est un droit fondamental », plaide notamment la jeune femme, qui prend régulièrement le RER D. Elle estime que la région Île-de-France pourrait devenir «le premier territoire français à montrer l’exemple » en instaurant « un espace réellement sûr » pour les voyageuses. Marie K. s’inspire d’expériences menées à l’étranger – au Japon, en Inde, au Mexique ou encore à Dubaï – où les wagons réservés sont devenus la norme.
Sa proposition prévoit d’y adjoindre une signalétique claire, une surveillance renforcée et une évaluation indépendante du dispositif, menée en concertation avec les passagères. « Tant que le système ne nous protège pas, je considère cette idée comme une mesure temporaire et nécessaire, au moins pour réduire les risques. Et pour être honnête, je ne crois pas à l’idée de rééduquer les hommes agressifs. C’est une belle théorie, mais elle ne fonctionne pas dans la réalité », a-t-elle confié au Parisien.
Une séparation contraire aux « valeurs de la République », selon un conseiller régional Horizon
Si Île-de-France Mobilités assure faire de la lutte contre l’insécurité une priorité, l’organisme en charge des transports régionaux rejette l’idée de créer des compartiments réservés aux femmes, bien au contraire. Auprès du quotidien, Île-de-France Mobilités met en avant que ses nouveaux trains et métros adoptent désormais une « construction boa », qui « permet de circuler librement d’un bout à l’autre de la rame et brise l’isolement ».
Le vice-président d’Île-de-France Mobilités, le conseiller régional Grégoire de Lasteyrie (Horizons), juge que cette séparation serait contraire aux « valeurs de la République, qui prône l’égalité entre les hommes et les femmes ».
« En revanche », ajoute-t-il, «nous militons pour exclure des transports en commun les personnes condamnées pour violences sexistes ou sexuelles ». « Cela se fait dans les casinos, pourquoi pas dans les transports en commun ? » fait-il valoir concernant ces transports qui – rien qu’en Île-de-France – sont empruntés chaque jour par 10 millions de personnes.