France : la ville de Vierzon abroge son arrêté anti-mendicité sous pression de la LDH

En France, la ville de Vierzon a abrogé son arrêté anti-mendicité du 1er juin 2025, attaqué par la Ligue des droits de l’homme pour atteinte aux libertés. La maire, souhaitant éviter une polémique, a cédé avant une audience judiciaire. Ce cas reflète un débat national sur la stigmatisation des plus démunis.
La ville de Vierzon, dans le centre de la France (Cher), a décidé d’abroger un arrêté municipal interdisant la mendicité dans son centre-ville, à la veille d’une audience devant le tribunal administratif d’Orléans. Cette décision fait suite à un recours déposé par la Ligue des droits de l’homme (LDH), qui dénonçait une atteinte aux libertés fondamentales.
L’arrêté, en vigueur depuis le 1er juin 2025 et prévu jusqu’au 31 mai 2026, visait à interdire la mendicité sur certaines voies et places publiques, arguant des troubles à l’ordre public. La maire, Corinne Ollivier, a justifié cette abrogation par sa volonté d’éviter une « polémique stérile », tout en maintenant que l’arrêté répondait à des plaintes d’habitants et de commerçants.
Une mesure discriminante
La LDH, par la voix de son avocate Marion Ogier, membre du bureau national, a salué cette décision comme une victoire pour les droits des plus démunis. L’association conteste régulièrement ce type de mesure en France, avec un recours environ tous les deux mois, estimant qu’elles stigmatisent les populations vulnérables et violent le principe de dignité humaine.
À Vierzon, l’arrêté était perçu comme discriminant, car il risquait de cibler les personnes en situation de précarité sur la base de leur apparence ou de leur comportement, sans preuve de troubles graves. Cette abrogation intervient dans un contexte où d’autres villes françaises, comme Sablé-sur-Sarthe ou Amiens, ont vu leurs arrêtés anti-mendicité suspendus par la justice pour des raisons similaires.
Un débat récurrent
La maire a toutefois défendu la nécessité de telles mesures, précisant que cet arrêté, instauré depuis 2011 et renouvelé chaque année, répondait à des plaintes récurrentes liées à des comportements perturbateurs. Elle a souligné que la ville continuerait à chercher des solutions pour concilier tranquillité publique et attractivité du centre-ville.
Ce recul illustre les tensions entre les impératifs de sécurité publique et la protection des droits fondamentaux, un débat récurrent dans de nombreuses municipalités françaises.