Cyberattaque présumée contre Naval Group : 1 téraoctet de données militaires aurait été volé

L’entreprise française Naval Group mène des investigations sur une possible intrusion dans ses systèmes informatiques, qui se serait soldée par le vol d’un téraoctet de données sensibles portant sur des sous-marins, des frégates et des logiciels militaires.
Naval Group enquête sur une possible cyberattaque ayant visé ses systèmes informatiques. Selon les premières informations, jusqu’à un téraoctet de données sensibles – liées à des sous-marins, des frégates et des logiciels militaires – pourrait avoir été dérobé.
Spécialisé dans la construction de navires de guerre et de sous-marins, le groupe français a déclaré, le 26 juillet, avoir été la cible d'une attaque menée par un hacker se faisant appeler Neferpitou. Ce dernier affirme avoir accédé à des informations confidentielles qu’il a commencé à diffuser en ligne.
L’entreprise évoque une « attaque réputationnelle », survenue dans un « contexte de tensions internationales, commerciales et informationnelles ». Elle a précisé qu’aucune demande de rançon n’avait été formulée.
Selon la presse française, 13 gigaoctets de fichiers ont été publiés le 23 juillet sur un forum, suivis de 6 autres le 25. Parmi les documents exposés figureraient des éléments sur les systèmes de combat des Frégates multimissions (FREMM), les nouvelles Frégates de défense et d’intervention (FDI), ainsi que des extraits de codes sources de logiciels militaires.
Une entreprise stratégique sous pression
Naval Group affirme qu’aucune intrusion n’a, à ce stade, été détectée dans ses systèmes. L’industriel a porté plainte auprès du parquet de Paris le 25 juillet au soir. Une enquête a été ouverte. Des investigations techniques ont été lancées, mobilisant les équipes internes de cybersécurité et le CERT Naval Group, en collaboration étroite avec les services de l’État. Conformément à ses protocoles, la société indique ne pas avoir tenté de contacter les pirates.
Le ministère français des Armées s’est abstenu de tout commentaire.
Naval Group, considéré comme le fleuron de l’industrie navale militaire française, est détenu majoritairement par l’État, avec une participation de 35 % du groupe Thales. Il équipe directement la marine française, tout en fournissant plusieurs pays alliés. Si l’ampleur de la cyberattaque reste à déterminer, les enjeux sont majeurs pour une entreprise stratégique à vocation internationale.