France : Washington dénonce l’enquête visant X pour soupçons d’ingérence étrangère

Les États-Unis ont critiqué l’ouverture d’une enquête pénale par le parquet de Paris visant le réseau social X, propriété d’Elon Musk. La justice française soupçonne la plateforme d’avoir modifié son algorithme à des fins d’ingérence étrangère, une accusation que Washington considère comme une atteinte à la liberté d’expression.
L’administration américaine a vivement réagi à l’ouverture d’une enquête pénale en France contre le réseau social X (anciennement Twitter), dirigé par Elon Musk. Dans un message publié le 25 juillet sur la plateforme, le bureau de la démocratie, des droits de l’homme et du travail du département d’État des États-Unis a qualifié de « militante » la démarche de la procureure de Paris, Laure Beccuau, qui pilote l'enquête.
Selon la diplomatie américaine, « dans le cadre d'une enquête criminelle, un procureur français militant demande des informations sur l'algorithme propriétaire de X et a classé X comme un "groupe criminel organisé" ». Un ton inhabituellement critique à l’égard d’une procédure judiciaire dans un pays allié.
« Les gouvernements démocratiques devraient permettre à toutes les voix de s'exprimer, et non pas museler les discours qui leur déplaisent », a poursuivi l’administration, affirmant que les États-Unis continueraient de défendre « la liberté d'expression de tous les Américains contre les actes de censure étrangère ».
Soupçons d'ingérence étrangère
Le parquet de Paris avait annoncé, le 11 juillet, avoir confié une enquête à la gendarmerie nationale à la suite de deux signalements reçus en janvier. Ceux-ci faisaient état de l’utilisation présumée de l’algorithme du réseau social pour favoriser des opérations d’ingérence étrangère. L’information judiciaire vise X en tant que personne morale, ainsi que ses responsables.
L’enquête, conduite par la Direction générale de la gendarmerie nationale, porte notamment sur des faits présumés d’« altération du fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée » et d’« extraction frauduleuse de données » dans les mêmes conditions.
As part of a criminal investigation, an activist French prosecutor is requesting information on X’s proprietary algorithm and has classified X as an “organized crime group.” Democratic governments should allow all voices to be heard, not silence speech they dislike. The United… https://t.co/LN6sFAYSQh
— Bureau of Democracy, Human Rights, & Labor (DRL) (@StateDRL) July 25, 2025
De son côté, la société X a dénoncé, le 21 juillet, ce qu’elle qualifie d’« agenda politique » et a refusé de fournir au parquet l’accès à son algorithme. Elle « nie catégoriquement » toute manipulation en lien avec une ingérence étrangère, qualifiant les accusations de « totalement fausses ». La déclaration a été relayée peu après par le département d'État américain.
Ce nouvel épisode alimente les tensions entre la plateforme d’Elon Musk et plusieurs institutions européennes, régulièrement critiques à l’égard de la politique de modération et de transparence du réseau social depuis son rachat en 2022.