Paris : des migrants installés devant l’Hôtel de Ville évacués vers la province

Les 350 migrants installés sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, depuis près d’une semaine, ont été évacués ce 12 août au matin sur ordre de la préfecture de police. Une partie d'entre eux doit être envoyée vers des centres d’accueil en région, notamment à Besançon, Bourges ou encore Marseille.
Nouvelle évacuation de migrants à Paris. Près de 350 personnes – dont 200 femmes et 150 enfants, selon la préfecture de police – ont été déplacées ce 12 août. Installées depuis le 5 août sur le parvis de l’Hôtel de Ville pour réclamer des logements, elles participaient à une mobilisation initiée par l’association Utopia 56, qui a pour sa part évoqué le chiffre de 230 migrants.
Une partie d’entre eux sera acheminée vers des centres d'accueil temporaire (SAS) à Bourges (Cher), Marseille (Bouches-du-Rhône) ou encore Strasbourg (Bas-Rhin), a rapporté France Inter. Selon la même source, Utopia 56 a évoqué les SAS de Besançon (Doubs), de Rennes (Ille-et-Vilaine) et de Toulouse (Haute-Garonne).
Soixante-six migrants auraient accepté d'être transférés dans des SAS, a précisé l’association pro-migrants. En revanche, « beaucoup » d’autres préfèreraient rester dans la région, ayant « des contrats à Paris, des CDI, des inscriptions à l'école, des suivis médicaux et administratifs ».
« On déplace le problème »
Par ailleurs, 34 femmes auraient été transférées vers des gymnases de la capitale, a précisé France Info, ajoutant que « la ville de Paris doit prendre en charge les femmes seules qui ont un enfant de moins de trois ans ou qui sont enceintes de plus de huit mois ».
Du côté de la sphère politique et médiatique, alors que l’on s’avance vers le creux de l’été, peu ont pour l’heure réagi. « L’évacuation de l’action d’Utopia 56 menée à l’Hôtel de Ville donnait vraiment la nausée », a notamment fustigé sur X l’initiatrice du mouvement MeToo Théâtre, Marie Coquille-Chambel, évoquant des enfants, essentiellement, qui, selon elle, « ne demandaient qu’à jouer ce matin ».
« On déplace le problème… », a réagi sur le réseau social américain l’eurodéputé Rassemblement national Matthieu Valet. « La vérité est simple : la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », a-t-il ajouté, après avoir souligné que « 2,4 millions de personnes » attendent un logement social et que « 350 000 sont sans domicile, dont 40 000 dorment dans la rue ». « Les caisses sont vides, de chez vides ! », a-t-il conclu.