Le coprésident de l’AfD appelle à supprimer les aides aux réfugiés ukrainiens et à négocier la paix avec Moscou

Dans une interview diffusé par la ZDF le 10 août, le coprésident de l’AfD, Tino Chrupalla, a dénoncé le versement « injuste » du Bürgergeld aux réfugiés ukrainiens et plaidé pour leur retour en Ukraine. Il a aussi appelé à mettre fin rapidement au conflit, y compris par des concessions territoriales à la Russie.

Lors de son entretien pour le programme Sommerinterview de la ZDF le 10 août, Tino Chrupalla, coprésident de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), a affirmé que de nombreux réfugiés ukrainiens percevaient l’allocation de base allemande, le Bürgergeld, « de manière injuste » et « devraient retourner dans leur pays ». Selon lui, « il y a des réfugiés qui reçoivent ici une aide qui ne leur est pas due » et il n’est pas normal qu’ils restent indéfiniment en Allemagne.

Le dirigeant de l’AfD a rappelé qu’en Ukraine existent « des régions principalement russophones, y compris avec une population russe », et que « trois millions d’Ukrainiens ont fui vers la Russie » depuis le début du conflit. Pour lui, il faut s’interroger « sur les groupes ethniques qui doivent réellement être protégés ».

Un appel à la paix et à la négociation

Chrupalla a également appelé à mettre fin au conflit armé « le plus rapidement possible », en admettant qu’un compromis pourrait inclure des concessions territoriales de la part de Kiev : « Et s’il y a un compromis qui ne nous plaît pas, qui prévoit une concession de territoires… Mais je pose toujours la question : quelles sont les alternatives ? Voulons-nous faire la guerre indéfiniment ? »

Il a souligné que la Russie est « la plus grande puissance nucléaire du monde » et que « l’intervention militaire en Ukraine, ce n’est pas notre guerre ». Cette position marque une rupture avec la ligne du gouvernement allemand, qui soutient militairement et financièrement Kiev.

Soutien interne à la ligne de l’AfD

Sa collègue et coprésidente de l’AfD, Alice Weidel, a partagé son opinion le 7 août sur le réseau X, qualifiant de « dépense abusive » le Bürgergeld versé aux réfugiés ukrainiens. Elle a critiqué le projet du gouvernement de ne supprimer cette aide qu’aux arrivants postérieurs au 1er avril 2025, en demandant que tous les Ukrainiens soient soumis au régime plus restrictif des allocations pour demandeurs d’asile.

Selon les données de l’Agence fédérale pour l’emploi publiées le 4 août, 701 000 Ukrainiens percevaient le Bürgergeld en mars, dont 502 000 en âge de travailler. Les montants vont de 506 € par adulte à 471 € pour un adolescent, auxquels s’ajoutent la prise en charge du logement, des charges et des cours de langue.

Ces propos interviennent alors que, selon des analyses, une partie de l’opinion allemande se montre de plus en plus critique face aux avantages accordés aux réfugiés ukrainiens, dans un contexte de hausse du coût de la vie, du prix de l’énergie et de difficultés pour les citoyens allemands à trouver un logement abordable.

Pour Tino Chrupalla, il serait mieux de privilégier la paix et de réévaluer la présence prolongée de ces réfugiés en Allemagne, tout en reconnaissant l’importance de relations stables avec Moscou.