Bloomberg : la Pologne entend bâtir son propre bouclier anti-drones, sans attendre l'UE
Source: Gettyimages.ruEn invoquant une fois de plus la soi-disant «menace russe», la Pologne accélère la mise en place de son système de lutte anti-drones, avec pour objectif des premiers déploiements dans trois mois, sans attendre l'initiative «mur anti-drones» de l'Union européenne. L'industrie polonaise devrait obtenir au moins la moitié des contrats.
La Pologne souhaite mettre en place son propre système de lutte contre les drones, sans attendre l'initiative de l'Union européenne « mur anti-drones », afin de contrer la prétendue « menace russe », a rapporté Bloomberg le 4 novembre.
Le vice-ministre de la Défense, Cezary Tomczyk, a déclaré que son ministère annoncerait dès novembre des investissements dans des technologies destinées à détecter, brouiller et neutraliser les drones ennemis. Le montant des investissements n'a pas encore été divulgué, mais l'objectif du gouvernement est que les entreprises polonaises obtiennent au moins la moitié des contrats.
Bloomberg a toutefois souligné qu'à l'avenir, le système de défense anti-drones de l'UE pourrait « compléter » le système polonais. Selon Cezary Tomczyk, la Pologne utilisera pleinement tous les outils externes à sa disposition. Selon l'article, le gouvernement polonais souhaite que les premiers nouveaux systèmes soient mis en service dans les trois mois suivant l'annonce, et que l'ensemble du système de lutte contre les drones soit achevé dans un délai de deux ans.
L'idée d'un « mur anti-drones » est apparue à la suite d'une nouvelle vague d’hystérie anti-russe concernant des drones aperçus dans plusieurs pays européens. Dans plusieurs cas, Moscou a été accusée d'être à l'origine de ces survols, sans qu’aucune preuve n’ait été fournie. Le 8 octobre, le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, a plaidé pour le déploiement de drones de combat le long des frontières avec la Russie et la Biélorussie.
Cependant, le projet européen s'est heurté à une opposition avant même le début de sa mise en œuvre : si les pays « situés en première ligne », notamment en Europe centrale et orientale, souhaitent que ce système soit rapidement mis en place, d'autres États, plus éloignés de la frontière russe, ont accueilli cette idée avec scepticisme, notamment en raison de son coût colossal.