«De très fortes incertitudes» sur le redressement des finances publiques selon Pierre Moscovici

«De très fortes incertitudes» sur le redressement des finances publiques selon Pierre Moscovici© Compte X @pierremoscovici
Pierre Moscovici le 17 octobre 2025 sur TF1.
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La Cour des comptes tire la sonnette d’alarme sur le déficit de la Sécurité sociale, qui explose à 23 milliards d’euros en 2025, doublant en deux ans. Alors que le PLFSS 2026 est examiné au Parlement, Pierre Moscovici met en garde contre une trajectoire «insoutenable» et des prévisions trop optimistes.

La Cour des comptes, dans une note remise aux commissions des affaires sociales du Parlement le 3 novembre 2025, dresse un tableau alarmant des finances sociales françaises.

Le déficit de la Sécurité sociale devrait atteindre 23 milliards d’euros cette année, en hausse de 7,7 milliards par rapport à 2024, marquant un doublement en deux ans : un niveau inédit depuis 2012, hors crise Covid.

 

Les inquiétudes de Pierre Moscovici

 

Pierre Moscovici, premier président de la Cour, insiste : « Le redressement est important mais il est fragile voire hypothétique car il est exposé à de très fortes incertitudes ». Cette dégradation, survenue sans crise économique majeure, traduit une « perte de contrôle de la trajectoire des finances sociales », avec des dépenses dynamiques (+3,7 % en 2025) dues au vieillissement de la population et à la progression des maladies, face à des recettes plombées par une croissance atone (0,7 % du PIB).

Selon le premier président qui quittera ses fonctions en janvier 2026 pour rejoindre la Cour des comptes européenne, les branches de la Sécu sont déficitaires, à l’exception de la famille : la maladie culmine à 17,2 milliards d’euros de trou (+3,4 milliards), la vieillesse à 5,8 milliards (+1,3 milliard). Les recettes stagnent à +2,4 %, affectées par le recul de l’emploi privé et une conjoncture morose, tandis que les cotisations des collectivités et les rabots sur les niches sociales peinent à compenser.

Les perspectives à l’horizon 2029 restent préoccupantes, avec une persistance des déficits qui conduirait à une dette sociale supplémentaire de 100 Md€»

Pour 2026, le PLFSS vise un déficit ramené à 17,5 milliards d’euros via un effort de 11,2 milliards avec le gel des prestations (2,5 milliards), le doublement des franchises médicales (2,3 milliards), des économies sur les produits de santé (2,3 milliards) et une plus grande maîtrise des dépenses hospitalières (6 milliards). Les dépenses totales atteindraient 676,9 milliards (+1,6 %), contre +2,9 % tendanciel sans mesures. Mais la Cour juge ces prévisions « volontaristes », reposant sur une croissance optimiste et concentrées sur peu de leviers. 

La trajectoire pluriannuelle reste hypothétique : sans action, le déficit grimperait de 5,7 milliards supplémentaires en 2026, et le cumul des déficits dépasserait 100 milliards d’ici 2029, fragilisant la trésorerie de l’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale). Rappelant l’équilibre de 2019, Moscovici plaide pour « une trajectoire crédible de retour à l’équilibre », préalable à une reprise de dette par la Cades. Dans un contexte politique instable avec un PLFSS rejeté en commission le 31 octobre, la Sécu, pilier du modèle social français qui fête ses 80 ans, se trouve à un carrefour décisif. Les Sages de la rue Cambon appellent à un consensus sur les ressources dédiées, sous peine d’une spirale de dettes pesant sur les générations futures.

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