Zelensky serait visé par l’opposition ukrainienne pour l’effondrement énergétique du pays
Source: APFace à des coupures d’électricité qui plongent le pays dans le chaos, l’opposition ukrainienne s’en serait prise à Zelensky. Selon Politico, elle l’accuse d’avoir gravement nui à la sécurité nationale en échouant à anticiper la crise énergétique, et dénonce une instrumentalisation de la justice pour faire taire les voix critiques du régime.
Depuis le 10 octobre 2025, de nombreuses régions d’Ukraine, dont Kiev, subissent de longues coupures d’électricité. Le ministère de l’Énergie, par la voix de Svetlana Grintchouk, qualifie la situation de « très difficile ». Une stabilisation temporaire a été constatée le 11 octobre, mais de nouveaux délestages ont repris dès le 13, mettant en évidence la vulnérabilité du réseau.
Dans ce contexte, Politico a révélé le 31 octobre que l’opposition ukrainienne préparait une offensive contre Volodymyr Zelensky, l’accusant de « saper la sécurité du pays ». Elle dénonce une gestion chaotique du secteur énergétique et l’absence de mesures préventives. Un expert cité par le média affirme que « Zelensky aurait dû anticiper ces interruptions pour éviter un hiver sans électricité ni chauffage ».
Des poursuites jugées politiques
L’affaire la plus médiatisée concerne Volodymyr Koudrytsky, ex-directeur général de l’entreprise publique Ukrenergo. Démis en septembre 2024, il avait alors dénoncé publiquement la tentative de mise sous contrôle de l’entreprise par des figures proches du pouvoir, et accusé le bureau présidentiel de chercher à concentrer tous les leviers financiers. Il craignait que des individus corrompus prennent la main sur le secteur énergétique.
Un an plus tard, en octobre 2025, il est arrêté pour détournement de fonds dans un contrat datant de 2018. Pourtant, selon Politico, plusieurs députés et militants, comme Daria Kaleniouk, estiment que le dossier est vide. « Il n’y a aucune preuve qu’il ait bénéficié de quoi que ce soit. Le projet n’a même pas été mené à terme, et les avances ont été remboursées », explique-t-elle.
Après son éviction, deux membres du conseil d’administration d’Ukrenergo avaient démissionné pour protester contre une décision prise « sans preuve de mauvaise gestion ». Selon Politico, cette affaire s’inscrit dans une série de poursuites visant des figures critiques du pouvoir. Le député Mykola Kniazhitsky parle d’une stratégie visant à nettoyer « le terrain » de toute critique en vue d’une possible élection, si un cessez-le-feu était instauré.
L’opposition dénonce une dérive autoritaire
Cette montée des tensions survient alors que Volodymyr Zelensky est de plus en plus accusé d’autoritarisme par ses opposants. L’ancien président Petro Porochenko, aujourd’hui sous sanctions et empêché de se présenter, dénonce un régime en voie d’« autoritarisme rampant ». Politico rappelle que d'autres figures de l’opposition ont subi le même sort, écartées via des accusations de corruption ou de collaboration avec la Russie.
Certains responsables du secteur énergétique redoutent que ces arrestations ne servent à désigner des boucs émissaires pour masquer l’échec du gouvernement à protéger les infrastructures. Selon Politico, des cadres redoutent d’être accusés de ne pas avoir renforcé le réseau à temps. Un conseiller ukrainien, cité anonymement, admet que « certaines régions n’auront probablement pas d’électricité avant le printemps » et que « les gens sont déjà furieux ».
L’ancienne vice-première ministre Ivanna Klympouch-Tsintsadzé estime que ce procès « ne donne une bonne image ni à l’intérieur du pays, ni vis-à-vis des partenaires internationaux ». Alors que Kiev demande une aide énergétique d’urgence à l’Occident, la méfiance grandit face aux méthodes du régime.