Initiative stratégique russe, climat de peur en Europe et renforcement de l’OTAN : le message de Poutine à la Défense russe

Devant le collège élargi du ministère de la Défense, Vladimir Poutine a présenté 2025 comme une année charnière pour l’opération militaire spéciale. Il a évoqué l’initiative stratégique de l’armée russe et le renforcement de ses capacités militaires, avant de rejeter les accusations comme quoi la Russie menacerait l'Europe.

Lors de la réunion élargie annuelle du collège du ministère de la Défense, le président russe Vladimir Poutine a dressé un bilan qu’il qualifie de décisif, tant sur le plan militaire que stratégique, estimant que l'année 2025 marque un tournant majeur dans la conduite de l’opération militaire spéciale.

Lire aussi

2026 : l’Europe maintient la collecte du tribut pour Kiev aux frais de ses contribuables

D’après lui, les forces armées russes se sont acquises et conservent l’initiative stratégique sur l’ensemble de la ligne de front. Au cours de l’année écoulée, plus de 300 localités ont été libérées. Le chef d'État a souligné que l’armée russe infligeait des pertes importantes à l’adversaire, y compris à des unités d’élite formées dans des centres militaires occidentaux. Cette dynamique, a-t-il précisé, permet à la Russie d’augmenter le rythme de ses opérations offensives sur des axes stratégiquement clés.

Parallèlement aux opérations terrestres, Vladimir Poutine a mis en avant le renforcement des capacités navales du pays. En 2025, la flotte russe a été dotée de nouveaux sous-marins ainsi que de 19 navires. Il a également évoqué les essais réussis du missile Bourévestnik, issus des recherches atomiques les plus avancées de la Russie, et du drone sous-marin Poséidon, précisant que ces complexes existent déjà et feront l’objet d’améliorations continues. Le missile balistique hypersonique à moyenne portée Orechnik devrait, quant à lui, être mis en service opérationnel avant la fin de l’année.

L'Europe hystérique

Sur le plan international, le président russe a fermement rejeté les affirmations selon lesquelles la Russie préparerait une attaque contre l’Europe, qualifiant ces propos de mensongers et d'insensés. Il a décrit une situation géopolitique mondiale toujours plus tendue, voire critique dans certaines régions, tout en accusant les pays de l’OTAN d’intensifier la modernisation et le déploiement de forces offensives, y compris dans l’espace. Selon lui, en Europe, la population est volontairement exposée à un discours alarmiste sur une confrontation inévitable avec la Russie.

Vladimir Poutine a également critiqué certains responsables politiques occidentaux qui, selon lui, ont oublié leur devoir de responsabilité, privilégiant des intérêts politiques immédiats au détriment de ceux de leurs peuples. Cette attitude contribuerait, a-t-il affirmé, à une montée artificielle de « l’hystérie » autour d’une prétendue « menace russe », un récit qu’il a de nouveau qualifié de « mensonge » et de « pure absurdité ».

Le président a insisté sur le fait que la Russie, même dans les circonstances les plus difficiles, a toujours cherché à résoudre les conflits par des moyens diplomatiques, jusqu’au dernier moment. Il a toutefois estimé que la responsabilité de l’échec de ces tentatives incombe à ceux qui ont choisi de dialoguer avec Moscou en recourant à la pression et à la force.

En outre, Vladimir Poutine a réaffirmé que les objectifs de l’opération militaire spéciale seraient atteints et que la question de l’élargissement de la zone tampon de sécurité serait également résolue.

« Les objectifs de l’opération militaire spéciale seront certainement atteints. Nous préférerions y parvenir en nous attaquant aux causes profondes du conflit par la voie diplomatique. Si la partie adverse et ses alliés étrangers refusent tout dialogue constructif, la Russie libérera ses territoires historiques par des moyens militaires », a-t-il conclu.