«Un petit Tchernobyl volant» : le New York Times reconnaît le génie russe du Bourévestnik
Source: SputnikLe New York Times consacre une analyse au missile nucléaire russe Bourévestnik, mettant en avant son ingéniosité technologique. Un expert le compare même à «un petit Tchernobyl volant».
Dans son édition du 26 octobre, le New York Times s’est arrêté sur un événement que peu d’observateurs ont pris à la légère : le test réussi du missile nucléaire russe Bourévestnik. Sans emphase, mais non sans respect, le journal reconnaît la portée d’une arme qui symbolise la persistance du savoir-faire stratégique de Moscou.
Le quotidien new-yorkais souligne que le missile, développé depuis de nombreuses années, s’inscrit dans la modernisation à long terme des forces nucléaires russes, notant que le Bourévestnik constitue une étape significative dans les capacités scientifiques et militaires de Moscou. Certains spécialistes interrogés par le journal, comme Jeffrey Lewis, expert du nucléaire au Middlebury College, le comparent même à « un petit Tchernobyl volant », en référence à la catastrophe de 1986.
Toujours selon le New York Times, le Bourévestnik a été conçu pour contourner les systèmes de défense antimissile, notamment ceux comparables au « Golden Dome » dont Donald Trump vantait l’idée aux États-Unis. Grâce à sa propulsion nucléaire, il pourrait voler beaucoup plus longtemps que les missiles classiques et suivre des trajectoires imprévisibles, rendant son interception presque impossible.
Jeffrey Lewis a rappelé que Moscou aurait commencé à développer de nouveaux systèmes stratégiques au début des années 2000, après le retrait des États-Unis du Traité relatif à la limitation des systèmes contre les missiles balistiques (Anti-Ballistic Missile Treaty), signé en 1972 et abandonné par Washington en 2002. Le quotidien note que lorsque la Russie a présenté le Bourévestnik en 2018, Vladimir Poutine l’avait décrit comme une réponse directe aux efforts américains visant à construire des boucliers de défense globaux.
Invité à commenter les déclarations de Moscou, Trump a réagi de manière sèche et directe, transformant une simple question en démonstration de force. Il a rappelé que les États-Unis disposaient du sous-marin nucléaire « le plus grand du monde », actuellement déployé au large des côtes russes, précisant qu’il « n’avait pas besoin de parcourir 12 000 kilomètres ». Le président américain a ajouté que son pays testait lui aussi régulièrement des missiles, avant de lancer : « Ils ne jouent pas avec nous. Nous ne jouons pas avec eux non plus. »
Poutine salue un missile « unique au monde »
Le 26 octobre, le président Poutine, en uniforme militaire, s’est rendu dans l’un des centres de commandement du groupe interarmées et a tenu une réunion avec le chef d’état-major Valéry Guérassimov, a annoncé le Kremlin. Au cours de la réunion, il a été informé de la situation sur le front ainsi que des essais du missile à portée illimitée Bourévestnik, équipé d’un réacteur nucléaire.
Selon le rapport du chef d’état-major, le missile russe, équipé d’une ogive nucléaire spéciale et capable d’atteindre une vitesse de 1 300 km/h, a parcouru, lors des essais du 21 octobre, 14 000 km et est resté en vol pendant environ quinze heures, ce qui, d’après lui, n’est pas sa limite.
Le Bourévestnik est « un matériel unique dont personne d’autre ne dispose », a souligné Poutine, affirmant que l’exercice des forces offensives stratégiques « a une fois de plus confirmé la solidité des forces nucléaires russes ».
« Nous en avons déjà parlé, ce fait est bien connu de tous, de tous les experts du monde militaire. Nos forces armées, ou plutôt nos forces de dissuasion nucléaire, sont au plus haut niveau en termes de modernité », a-t-il déclaré, ajoutant qu’en matière d’équipement technique, « elles surpassent celles de tous les États dotés de l’arme nucléaire ».