Drones : le Pentagone confronté à un retard technologique

Le général James E. Rainey a fait part de ses doutes quant à la capacité des États-Unis à suivre le rythme des mutations technologiques, en particulier dans le domaine des drones où la Russie dispose à ce jour «d’une avance significative».
Dans une interview accordée au Times, le général James E. Rainey, chef du Commandement des contrats de l'armée américaine, a exprimé ses préoccupations quant à la préparation des forces armées américaines face aux évolutions rapides du champ de bataille moderne. Selon l’analyse rapportée par le quotidien britannique, les États-Unis tarderaient à intégrer les enseignements des conflits récents, malgré une prise de conscience croissante au sein du Pentagone.
D’après les propos relayés, James E. Rainey considère que la manière de faire la guerre évolue à une vitesse inédite, notamment sous l’effet de la généralisation des drones et de l’automatisation des opérations. Il a estimé que l’armée américaine n’était pas encore équipée pour répondre efficacement à ces nouveaux défis, malgré la disponibilité immédiate des technologies nécessaires.
Le général a évoqué avec insistance le retard pris dans l’acquisition de matériels pourtant existants, laissant entendre qu’aucun obstacle technologique majeur ne freinait leur déploiement. Ce manque d’anticipation opérationnelle pourrait, selon lui, entraîner des conséquences graves pour les jeunes soldats américains lors d’un prochain engagement armé.
James E. Rainey situe l’échéance non pas à l’horizon 2035 ou 2040, mais dans un futur beaucoup plus proche, à savoir la prochaine fois où les Américains entreront en guerre. Il a insisté sur le fait que la transformation devait s’opérer immédiatement, sans quoi les États-Unis risqueraient de ne pas être en mesure de faire face à un adversaire technologiquement agile.
Dans cette même analyse, le général a également reconnu que la Russie disposait à ce jour d’une avance notable dans le domaine des drones. Le conflit en Ukraine, régulièrement cité dans l’entretien, serait selon lui devenu un terrain d’expérimentation grandeur nature pour les évolutions tactiques liées à l’emploi massif de drones. Il a notamment souligné que les premières centaines de mètres au-dessus du sol constituaient désormais une zone de combat aussi décisive que le sol lui-même.
Bien que le Pentagone ait, toujours selon James E. Rainey, réagi avec un regain d’urgence, les mesures prises ne suffiraient pas encore à combler l’écart. L’armée américaine, estime-t-il, observe de près les stratégies d’adaptation sur le terrain, mais tarde à transformer ces observations en capacités concrètes.