Dermatose nodulaire contagieuse en France : entre blocages d’agriculteurs et réponse gouvernementale
Source: Gettyimages.ruLa lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse oppose l’État français aux éleveurs. L’abattage des troupeaux malades et les restrictions imposées depuis juin ont déclenché des blocages dans le Sud-Ouest. Pour calmer la colère, le gouvernement mise désormais sur une vaccination élargie du cheptel.
La crise liée à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), maladie virale des bovins qui provoque des nodules sur la peau et se transmet surtout par des insectes, continue de provoquer de vives tensions dans le monde agricole, en particulier dans le Sud-Ouest de la France.
Depuis l’apparition de la DNC en France au mois de juin, les autorités ont mis en place un dispositif sanitaire strict. Celui-ci repose sur l’abattage de l’ensemble des bovins présents dans les foyers infectés, l’instauration de fortes restrictions sur les déplacements des troupeaux, ainsi que sur une vaccination dite « d’urgence » de tous les bovins situés dans un périmètre de 50 kilomètres autour des zones touchées. C’est précisément cette combinaison de mesures, et en particulier l’abattage systématique des bêtes, qui cristallise aujourd’hui la contestation sur le terrain.
Des agriculteurs opposés à l’abattage des troupeaux affectés ont bloqué plusieurs axes majeurs, dont une longue portion de l’autoroute A64. Le mouvement, soutenu par certains syndicats agricoles, dénonce une euthanasie jugée disproportionnée et réclame une vaccination élargie du cheptel plutôt qu’un dépeuplement total.
Dans ce contexte, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a réaffirmé la stratégie sanitaire de l’État, tout en annonçant une intensification de la vaccination des cheptels.
Interrogée ce 14 décembre sur Europe 1, la ministre a confirmé le lancement prochain d’une vaste campagne de vaccination en Occitanie. Près d’un million de bovins supplémentaires doivent être vaccinés dans huit départements placés en zone réglementée. L’objectif affiché : limiter la propagation du virus et éviter l’abattage systématique des troupeaux touchés. Elle a également cherché à rassurer quant à la situation sanitaire, affirmant que le virus ne menaçait pas chaque exploitation et que des stocks de vaccins étaient disponibles.
Depuis le mois de juin, 109 foyers ont été recensés dans huit départements, dont la grande majorité sont désormais éteints, seuls deux restant actifs.