Un coup d'État déjoué au Mali, un Français arrêté pour espionnage

Les autorités maliennes ont arrêté un Français, Yann Vizilier, accusé d’espionnage pour les services de renseignement français. Ce dernier, avec des militaires maliens, est soupçonné d’avoir fomenté un complot pour déstabiliser le pouvoir, dans un contexte de tensions avec la France.
Le gouvernement de transition malien a annoncé, le 14 août, avoir démantelé un réseau visant à « déstabiliser les institutions de la République », arrêtant un ressortissant français, Yann Christian Bernard Vizilier, accusé d’agir pour les services de renseignement français.
#AESinfo | #Mali 🇲🇱
— AES INFO (@AESinfos) August 14, 2025
🚨#Urgent : le gouvernement déjoue une tentative de déstabilisation impliquant des généraux et un ressortissant français
Le gouvernement de la Transition a annoncé avoir déjoué une tentative de déstabilisation des institutions du Mali. Un communiqué… pic.twitter.com/sawmsZgCIc
Selon un communiqué lu à la télévision nationale par le général Daoud Aly Mohammedine, ministre de la Sécurité, ce complot impliquait également des militaires maliens et des civils, soutenus par des « États étrangers » cherchant à « briser la dynamique de refondation du Mali ».
Des officiers et de nombreux militaires maliens arrêtés
Parmi les interpellés figurent deux généraux respectés, Abass Dembélé et Nema Sagara, ainsi que d’autres officiers, dont le lieutenant-colonel Baba Dambélé et le capitaine Mohamed Ouattara.
#Mali 🇲🇱 Selon plusieurs sources une trentaine d’officiers a été arrêtée pour tentative de coup d’État dont le général Abass Dembélé, ancien gouverneur de la région de Mopti et le général Nema Sagara, l’une des figures féminines les plus importantes de l’armée malienne. pic.twitter.com/uwcg7IXBlT
— Tama Média (@tamamediainfo) August 10, 2025
Les arrestations, qui ont débuté dès le 1er août, ont visé principalement la garde nationale, corps d’origine du ministre de la Défense, le général Sadio Camara. Des sources sécuritaires rapportent qu’au moins 55 militaires ont été arrêtés, certains étant proches de Camara, bien que ce dernier n’ait pas été inquiété. Le pays, dirigée par le président Assimi Goïta depuis 2020, accuse ces acteurs d’avoir bénéficié d’un soutien étranger pour renverser le pouvoir. Les enquêtes se poursuivent pour identifier d’éventuels complices.
Ce développement intervient dans un contexte de crise multiforme au Mali, marqué par des violences jihadistes liées à Al-Qaïda et à l’État islamique, ainsi qu’une grave crise économique. Les autorités, qui ont rompu avec la France, promeuvent le souverainisme anti-occidental et se sont tournées vers d’autres partenaires dont la Russie. Cette arrestation d’un Français exacerbe les tensions avec Paris, qui n’a pas encore réagi officiellement. Par ailleurs, l’arrestation de l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, le 12 août, pour des enquêtes sur sa gestion, reflète les luttes internes au sein de l’appareil d’État. Limogé fin 2024 après avoir critiqué le maintien au pouvoir des militaires, Maïga n’est pas lié, à ce stade, au complot présumé.
Ces événements se déroulent ainsi dans un contexte sécuritaire et politique tendu au Mali et alors que le pays entend renforcer sa coopération avec le Burkina Faso et le Niger au sein de l’Alliance des États du Sahel, l’AES, avec le soutien de Moscou.