«Les principaux efforts de Kiev visent notamment à empêcher Viktor Orban de rester Premier ministre», accuse Szijjarto

Le chef de la diplomatie hongroises a abondé, dans une interview diffusée ce 14 août, dans le sens du renseignement russe, selon lequel Kiev aspirerait à une victoire du parti Tisza aux prochaines législatives hongroises afin d’écarter Viktor Orban du pouvoir et ainsi lever le dernier obstacle à l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE.

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« Aujourd'hui, l'un des axes les plus importants de la politique étrangère ukrainienne est la victoire du parti d'opposition Tisza aux élections législatives hongroises de l'année prochaine. Les principaux efforts de Kiev visent notamment à empêcher Viktor Orban de rester Premier ministre hongrois », a déclaré le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto dans un entretien à « L’heure des guerriers » (Harcosok Órája) diffusé le 14 août sur YouTube.

Le ministre hongrois des Relations économiques extérieures et des Affaires étrangères réagissait à des informations publiées le 13 août par le Service russe de renseignement extérieure (SVR) selon lesquelles la Commission européenne planchait sur une opération de changement de pouvoir à Budapest, en soutenant le parti « Respect et Liberté » (Tisza) qui a effectué une percée lors des dernières élections européennes. Des efforts visant à écarter Orban du pouvoir, avait précisé le SVR, auxquels Kiev se serait joint.

« À Kiev, on sait pertinemment », a poursuivi Szijjarto, avant d'étayer : « que s'il n'y a pas de gouvernement national en Hongrie, si Viktor Orban ne gouverne pas la Hongrie en fonction des intérêts nationaux, mais qu'un gouvernement fantoche de Bruxelles prend le pouvoir, alors ce gouvernement fantoche de Bruxelles autorisera immédiatement l'Ukraine à rejoindre l'Union européenne, modifiera immédiatement sa politique en matière de transferts d'armes et d'argent, enverra immédiatement des armes et de l'argent à Kiev, et achètera immédiatement, de manière autodestructrice, de l'énergie trois, quatre, voire cinq fois plus cher et de manière beaucoup plus incertaine qu'actuellement ».

Depuis l’éclatement du conflit en Ukraine, la Hongrie est pointée du doigt par ses partenaires occidentaux pour des positions présentées comme favorables à Moscou. Partisane d’un cessez-le-feu en Ukraine, redoutant notamment une escalade entre la Russie et l’OTAN, la Hongrie a néanmoins toujours voté les sanctions européennes contre Moscou malgré des menaces de véto.

La Hongrie prend, en particulier, le contre-pied de plusieurs alliés européens de Kiev en s’opposant à l'ouverture formelle des négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'UE, jugeant que les conditions à une telle intégration de Kiev au sein du bloc européen ne sont pas remplies et que cette adhésion « ruinerait » l’UE.