Le Nigeria dénonce une vision déformée après les accusations américaines de persécutions contre les chrétiens

Le Nigeria dénonce une vision déformée après les accusations américaines de persécutions contre les chrétiens Source: Gettyimages.ru
Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, lors d'une conférence de presse à Berlin, le 4 novembre 2025
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Abuja rejette la décision des États-Unis de classer le Nigeria parmi les pays violant la liberté religieuse. Le gouvernement dénonce une mesure fondée sur des «données erronées» et une mauvaise compréhension de la situation sécuritaire. Washington agite la menace d’une intervention militaire. Abuja appelle à la coopération et au respect mutuel.

En déplacement à Berlin le 4 novembre, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, a réagi aux accusations américaines de prétendues persécutions contre les chrétiens. Selon lui, la décision de Washington de classer le Nigeria parmi les pays « particulièrement préoccupants » repose sur « des données erronées » et une « vision déformée de la réalité sécuritaire ». Il a rappelé que le Nigeria est une démocratie laïque où « la Constitution interdit toute forme de religion d’État ».

Tuggar a également mis en garde contre l’influence de certains lobbys étrangers, estimant que ces accusations ne reflètent ni les faits ni la complexité de la situation sur le terrain.

À Abuja, le ministre de l’Information, Mohammed Idris Malagi, a appuyé cette position lors d’un point de presse. Il a qualifié de « mensongères » les allégations selon lesquelles l’État nigérian tolérerait des violences ciblées contre les chrétiens. « Toute tentative de présenter le Nigeria comme un pays qui encourage la persécution religieuse repose sur des données fausses », a-t-il affirmé.

Ces réactions font suite à des propos du président américain Donald Trump, qui a évoqué une possible « action militaire rapide » si Abuja ne prenait pas de mesures contre les auteurs des attaques. « Il n’y a pas de génocide chrétien au Nigeria », a déclaré Kimiebi Ebienfa, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, le 3 novembre.

Une crise sécuritaire complexe, sans dimension confessionnelle

Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président Bola Ahmed Tinubu affirme avoir renforcé la lutte contre le terrorisme. Le gouvernement revendique la neutralisation de plus de 13 500 terroristes, l’arrestation de 17 000 suspects et la libération de plus de 11 000 otages. Ces actions visent aussi bien Boko Haram que les groupes affiliés à l’État islamique, qui attaquent des lieux de culte chrétiens comme musulmans.

« Les violences au Nigeria sont principalement liées à des questions économiques, foncières et sociales, pas à la religion », explique le politologue Abdullahi Musa. Avec plus de 200 millions d’habitants, le pays est partagé entre un nord majoritairement musulman et un sud à dominante chrétienne. Des tensions existent, notamment dans les régions centrales, mais elles sont souvent liées à l’accès aux ressources et non à la foi des populations.

Appel à la coopération, mais dans le respect de la souveraineté

Dans un contexte de tensions diplomatiques, Abuja souligne l’importance du dialogue interreligieux. Des structures comme le Nigeria Inter-Religious Council œuvrent à la préservation de la paix sociale. Plusieurs responsables chrétiens au sein du gouvernement ont d’ailleurs rejeté les accusations venues de Washington. « Il est inconcevable pour moi, en tant que chrétien, de servir dans un gouvernement qui tolérerait la persécution religieuse », a déclaré le ministre Festus Keyamo dans une lettre ouverte.

De son côté, le président Tinubu a proposé une rencontre avec Trump pour clarifier la position du Nigeria. Son conseiller Daniel Bwala a rappelé que le pays restait ouvert à la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, à condition que sa souveraineté soit pleinement respectée. « Nous ne rejetons pas l’aide, mais elle doit venir dans un esprit de respect mutuel entre États souverains », a-t-il affirmé.

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