Contrex et Hépar : une contamination massive par les microplastiques révélée
Une enquête dévoile des taux «exorbitants» de microplastiques dans les eaux Contrex et Hépar, attribués à des décharges sauvages de Nestlé Waters dans les Vosges. Ces polluants, nocifs pour la santé, suscitent l’inquiétude avant le procès de novembre 2025.
Trois mois après la mise en cause de Perrier, une enquête choc, publiée par Mediapart le 9 août, met en lumière une contamination massive des eaux minérales Contrex et Hépar par des microplastiques, provenant de décharges sauvages gérées par Nestlé Waters dans les Vosges.
Selon l’Office français de la biodiversité (OFB) et l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement (Oclaesp), les taux relevés atteignent 515 particules par litre pour Contrex et 2 096 pour Hépar, soit des concentrations 51 000 à 1,3 million de fois supérieures à celles des lacs et rivières, et jusqu’à 2 952 fois supérieures aux nappes phréatiques mondiales.
Ces chiffres, qualifiés d’« incommensurables » par le magistrat chargé de l’enquête, révèlent une pollution environnementale et sanitaire alarmante.
Un scandale qui prend de l’ampleur
Les décharges incriminées, situées à Contrexéville, They-sous-Montfort, Saint-Ouen-lès-Parey et Crainvilliers, représentent 473 700 m³ de déchets, équivalant à 126 piscines olympiques. Principalement composées de bouteilles plastiques et parfois d’amiante, elles ont libéré des microplastiques dans les sols et les eaux souterraines, rendant « toute vie aquatique impossible » et causant des « effets nuisibles » sur la santé humaine, selon le parquet de Nancy.
Nestlé, qui connaissait l’existence de ces décharges depuis 2014 mais n’a alerté l’État qu’en 2021, est poursuivi pour gestion irrégulière et abandon illégal de déchets. Le procès est prévu du 24 au 28 novembre 2025. Sur les réseaux sociaux et dans la presse française, la polémique gagne du terrain.
Le scandale Nestlé Waters gagne du terrain sur X :
— Visibrain (@visibrainFR) August 11, 2025
- 15 732 tweets publiés sur le sujet depuis samedi
- 5 039 RT pour l'article de @Mediapart, soit le papier le plus relayé sur X en France des 3 derniers jours
- 14 fois plus de mentions de Nestlé Waters qu'en temps normal ⬇️ pic.twitter.com/icpHLka3pK
Des scientifiques alertent sur la toxicité des microplastiques, capables de s’accumuler dans les organes humains, augmentant les risques de maladies cardiovasculaires, inflammatoires ou cancéreuses. Malgré les dénégations de Nestlé, qui affirme que ses eaux sont sûres, une note interne de 2022 reconnaît un risque sur leur qualité. L’absence de réglementation spécifique sur les microplastiques complique la situation, bien que la Direction générale de la santé envisage une liste de vigilance européenne.
Cette affaire relance le débat sur la gestion des déchets par les multinationales et leurs impacts sanitaires. Les consommateurs, inquiets, s’interrogent sur la sécurité des eaux embouteillées, tandis que les autorités environnementales appellent à une régulation urgente. Le pouvoir en place pourrait une nouvelle fois être inquiété, alors qu’un rapport sénatorial avait affirmé en mai que « la présidence de la République savait, au moins depuis 2022 », que les eaux Nestlé présentaient des problèmes.